dimanche 14 novembre 2010

Plus de sentiments

Et bien voilà. A l'occasion de la tournée de novembre, c'est le blog bleu qui démarre. Et qui a pour objectif de réagir à l'actualité du XV de France, sans complaisance ni agressivité. L'info brute, vous la retrouverez sur le compte twitter de RugbyTV. les actus chaudes, les interviews, sur RugbyTV France, en vidéo ou sur Radi0valie, en audio, dans les émissions Zone Bleue et 100% Rugby. Les analyses techniques, dans 150% Merle, également sur Radi0valie.
Maintenant, du lourd. La France a livré son premier match contre les Fidji. Sous la pluie. Si la pluie n'existait pas, les Français seraient Champions du Monde au moins une fois sur deux. Et feraient le grand chelem, deux ans sur trois. Mais voilà, en automne en France, il pleut. Comme en janvier en Ecosse, en février en Angleterre, en mars en Irlande, en septembre en Nouvelle-Zélande. Alors mieux vaut aprendre à gagner qu'à chanter sous la pluie.
Pas possible de tirer des enseignements de ce match, écrivait Marconnet sur son blog. Lucide. Mais quelques enseignements sur le système Lièvremont sans doute. Après une période qui fit la part belle à l'affectif, Marc et ses adjoints rentrent dans la période de l'ultra-réalisme. Non pas tant au niveau du jeu. Les sélectionneurs français ont compris depuis l'échec de la méthode Laporte, qu'on ne pouvait faire gagner des Français comme des Britanniques. Mais dans le choix des hommes. Surtout, pas de problème à gérer. On conservera donc les fortes personalités (Chabal, Harinordoquy, Yachvili, Traille) quelque soit leur niveau de performance. On éliminera les bons soldats, qui acceptent tout et qui reviennent se faire trouer la peau chaque fois qu'on leur demande (Ouedraogo, Skréla, Millo-Chlusky et Lapandry après Clerc et Malzieu). On rappelera à certains que leur vie de rescapé ne tient qu'à un fil (Médard, Marty après Poitrenaud). On fera comprendre à des appelés de la dernière heure qu'ils ont laissé passer leur chance (Arias, Noirot). Seules exceptions, trois trompe-la-mort qui n'ont pas eu peur de sortir des tranchées de La Beaujoire et ont gagné la reconnaissance de la Patrie: Porical, Schuster et Estebanez. Demain ils seront les premiers à  partir au feu, comme une récompense.
Plus de sentiments, donc. Mais comment le reprocher à Marc Lièvremont à quelques mois de la Coupe du Monde? Comment ceux qui l'ont brocardé sur le thème de l'indécision et des expérimentations tardives le critiqueraient maintenant pour son manque d'audace? Les mêmes qui n'ont eu aucune pitié pour Trinh-Duc et ont sablé le champagne à l'annonce de son forfait pour encenser un Traille qui avait maintes fois fait ses preuves à l'ouverture et restait sur une Coupe du Monde 2007 étincelante, vont-il pleurer des larmes de crocodiles pour les gentils Maxou et Fufu? La logique d'un sélectionneur est forcemment dure, sans pitié. La plume de ceux qui la commentent et parfois trempée de cynisme. Nous verrons.

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